Difficile d’évoquer ce festival de référence pour le cinéma latino-américain sans avoir une pensée pour le Chili, 50 ans après le coup d’état du général Pinochet, et se remémorer les ultimes paroles du président Salvador Allende le 11 septembre 1973 : « Je vous dis que j’ai la certitude que la semence que nous avons enfouie dans la conscience digne de milliers et de milliers de chiliens ne pourra pas être arrachée ». (Une "semence" qui ne semble pas emporter une adhésion unanime comme le montre l'article qui suit, sur Allende & Pinochet, ndlr)
Si a priori il n’y a pas cette année un pays invité, l’affiche tout en couleurs et fleurs luxuriantes n’en est pas moins traversée par de nombreux barbelés, rappelant que la démocratie n’est pas le point commun des pays d’Amérique latine. Élan de vie et signe d’espoir la plante grimpante recouvre des fils barbelés évoquant les réminiscences du passé et les incertitudes actuelles qui pèsent sur le continent. Le festival accorde un important focus sur le Chili en plus des trois compétitions de films longs métrages, courts métrages et documentaires.
Outre les films en compétition, le festival présente chaque année des focus autour de différentes thématiques.
Le festival propose également de découvrir la culture latino-américaine sous d’autres formes avec des rencontres littéraires, des rencontres animées par l’IHEAL (Institut des Hautes Etudes de l’Amérique latine), des expositions et des concerts.
Point de passage obligé entre deux séances, le Village du festival, lieu de convivialité et d’échanges situé face à l’océan, permet d’assister aux expositions, aux conférences et tous les soirs aux concerts gratuits. Il est ouvert de 9h à 2h du matin.
Le festival développe par ailleurs des actions à destination du public scolaire pour l’accompagner dans la découverte de la cinématographie latino-américaine au travers de parcours thématiques et d’un programme personnalisé.
Avant l’ouverture officielle du festival, ce samedi 23 septembre à 20 heures à la Gare du Midi, avec la projection de Blondi, film argentin de Dolores Fonzi, la salle du casino municipal aura déjà ouvert ses portes pour les premières projections, dès 10 heures du matin.
Evènement d’importance également une longue visio-conférence avec Isabel Allende, autrice notamment de La Maison aux esprits, Eva Luna, Paula ou L’île sous la mer ce même samedi à 17h30 au théâtre du casino. Pour le festival, elle sera l’une des premières ambassadrices de son pays, le Chili, qu’elle a quitté en 1975, mais qui n’a jamais cessé d’inspirer sa littérature.
Le Chili fera en effet, cette année à Biarritz, l’objet d’un Focus réunissant des œuvres et des artistes de toutes disciplines pour se remémorer les tragiques événements du 11 septembre 1973, et pour reconsidérer les années Allende et les années Pinochet et évaluer leurs impacts sur l’actuelle société chilienne. Pour cet événement les places sont limitées et doivent être impérativement réservées. Elles sont au prix de 5€, et gratuites pour les personnes disposant d’un abonnement hebdomadaire.
Depuis près de 25 ans, l’Institut des Hautes Études de l’Amérique latine (IHEAL, Université Sorbonne Nouvelle) est un partenaire privilégié du Festival Biarritz Amérique latine et propose, lors de chaque édition, une journée de réflexion sur l’un des pays ou l’un des thèmes à l’honneur dans le cadre de la programmation cinématographique. Autour de spécialistes reconnus (historiens, politistes, sociologues, géographes, anthropologues, économistes, etc.) et familiers du terrain, ces rencontres prennent la forme d’une discussion entre les différents intervenants, s’adressent à un vaste public et ont pour vocation de donner des clés de compréhension sur l’Amérique latine contemporaine.
En cette 32e édition du festival, les Rencontres de l’IHEAL sont consacrées au Chili où l’on commémore le cinquantenaire du coup d’État du 11 septembre 1973. Un demi-siècle après l’assassinat brutal de l’Unité populaire, plus de trois décennies après le rétablissement de la démocratie, où en est ce pays qui traverse depuis 2019 un cycle politique paradoxal et où les brûlures du passé sont loin d’avoir cicatrisé ?
La journée des rencontres de l’IHEAL (Institut des Hautes Etudes de l’Amérique Latine) se tiendra au casino municipal mardi 26 septembre de 10 heures à 12 heures et de 13h30 à 16h45. Thème : Un demi-siècle après le coup d’État, le Chili de 2023. Gratuit. Projection à 13h30 de Chili. Par la raison ou par la force (Paul Le Grouyer et Lucie Pastor, ZED, 90 mn, 2023).
Le surf, sport emblématique de Biarritz, est présent – ses adeptes le confirmeront aisément – partout où cela est possible sur la planète. Le festival consacrera la soirée du jeudi 28 septembre (théâtre du casino municipal) en association avec l’International Surf Film Festival de sa voisine Anglet à la projection de Tierra de Patagones, un documentaire sur l’aventure de deux frères, Julián et Joaquín Azulay, passionnés de surf qui font de la Patagonie leur terrain de glisse. Sensations assurées pour cette soirée latino & surf !
Sera également présente l’association Paddle-paddle Surf Project, pour la découverte de ses diverses actions autour du surf à échelle locale et internationale (recyclage et récupération de planches, événements culturels, projets solidaires, etc.). Une soirée inédite et gratuite !
Cette année, en plus des Abrazos décernés aux films en compétition, le festival inaugure avec Gael García Bernal (1978, Guadalajara, Mexique) un nouveau prix, l’Abrazo d’honneur, qui récompense le talent et la carrière d’une personnalité d’Amérique Latine.
Billetterie disponible en ligne sur le site du festival et sur les lieux de projection : Abonnement plein tarif pour la semaine : 75€ ; Abonnement week-end : 30€ ; Abonnement journée : 20€. Les séances prévues au cinéma Le Royal devront s’acheter directement sur place. Concert Roberto Fonseca : 35€. Participation aux ateliers du Village : de 5 à 10€.
La programmation au jour le jour est consultable sur le site du festival www.festivaldebiarritz.com/edition-2023/