La ville de Pampelune s’apprête à célébrer les 300 ans de San Fermin à Pampelune à la chapelle de dévotion dédiée au saint patron de la ville navarraise.
L’année sainte débutera ce vendredi 7 juillet à l’occasion des festivités annuelles du saint patron de Pampelune qui revêtiront ainsi cette année un caractère particulier pour les nombreux visiteurs de la capitale navarraise.
Mgr Francisco Pérez, évêque de Pampelune, attend du Saint Siège le Décret officiel donnant droit à l’ordinaire du lieu d’ouvrir cette année aux fidèles du Royaume et de l’étranger. Il est dans la tradition de l’Eglise de consacrer ce temps à la prière du pape François, de se conformer aux dévotions personnelles et à des œuvres de charité comme d’usage lors des années saintes.
La statue auréolée et rutilante San Fermin devrait être transportée à la vieille cathédrale séculaire de Pampelune où elle donnerait lieu – ainsi que dans tout le diocèse - à des manifestations religieuses, culturelles et artistiques en relation avec cet anniversaire. Cette statue du saint, placée dans la chapelle qui lui est dédiée, attire chaque été des pèlerins dont le nombre devrait décupler à l’occasion de ce tricentenaire.
Le programme définitif n’étant pas encore validé, il se dit cependant que les Navarrais accourront en masse dans la capitale navarraise lors des liturgies, des conférences et des concerts prévus pour la circonstance et que les deux villes françaises de Toulouse et d’Amiens où l’on honore particulièrement saint Firmin seront associées à cette occasion.
2 – Un témoin dans l’empire romain
Les Navarrais n’ont sans doute pas attendu, depuis le IIIème siècle, le millénaire suivant pour célébrer leur saint patron… A propos de la vie de Fermin de Pampelune, le dicton du temps de l’été se confirme : « Quand à la Saint Firmin, les blés battent au vent » !
Fils du sénateur Firmus, adepte comme son père des cultes rendus à Jupiter et à Mercure dans la Navarre de l’Antiquité, le jeune futur saint rencontre le prêtre Honestus lors d’une mission à Pampelune qui lui fit connaitre Saturnin de Toulouse... Sacré évêque à vingt-sept ans par Saturnin, le jeune Firmin - devenu disciple fougueux des chrétiens dans la Gaule de l’Antiquité - sillonnera lors de ses tournées missionnaires l’Aquitaine, l’Auvergne, le Beauvaisis, et Amiens au nord de la Gaule romaine.
Assassiné dans cette région septentrionale par un chef militaire préoccupé des agissements et de l’influence exercée par ce jeune chrétien si peu en phase avec les cultes de l’empire, le nom de Fermin, l’espagnol, est adopté par les chrétiens du IIIème siècle pour le diocèse d’Amiens qui regorge de souvenirs hagiographiques et artistiques concernant Firmin.
Les historiens trouveront ces récits habillés de légendes, mais qu’importe : la vox populi ayant obtenu gain de cause, Fermin fut adopté et vénéré du côté d’Amiens et de Toulouse, et bien au-delà, particulièrement dans notre « Nouvelle Aquitaine », si éloignée - lors de ces premiers siècles de l’Antiquité - du culte au Dieu invisible comme prôné par Fermin, disciple d’Honestus et de Saturnin de Toulouse !
François-Xavier Esponde