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Patrimoine religieux
Anglet :  Nuit des églises, Saint-Léon ouvre ses portes !
Anglet :  Nuit des églises, Saint-Léon ouvre ses portes !

| Anne de Miller La Cerda 2230 mots

Anglet : Nuit des églises, Saint-Léon ouvre ses portes !

Le 22 juin, pour la seconde année,  l'église Saint-Léon ouvrira ses portes pour la Nuit des Eglises.

Cette manifestation cultuelle et culturelle  a été créée par l’Église de France initiée par Mgr Jean Legrez, archevêque d’Albi, dans de nombreuses églises grâce à des programmes variés : des visites aux chandelles ou guidées, des concerts, des chœurs, des expositions de création contemporaine et/ou d’ornements liturgiques, des lectures, des temps de prière…. Le thème national de cette année est « Célébrons ensemble la créativité artistique ».

A l'origine de l'église Saint-Léon, une chapelle qui avait été construite sur l'emplacement même où le corps du saint était tombé à Bayonne. L'édifice religieux renfermait les restes de saint Léon, mais elle fut démolie. Au cours du Moyen Âge, une église plus importante la remplaça. En 1577, l'édifice religieux fut démonté pour être reconstruit à Anglet sur le même emplacement, près de la mairie. Les balustrades et les galeries datent des XVIIème et XVIIIème siècle.

Colombes de Jean Lesquive 1977 ( 50x70 cm).jpg
Colombes par Jean Lesquibe 1977 - ( 50x70 cm) ©
Colombes de Jean Lesquive 1977 ( 50x70 cm).jpg

Parmi les vitraux réalisés pour l'église au XXème / début XXIème siècle, "Les colombes" de Jean Lesquibe (1910-1995) symbolisent  la  Résurrection du Christ et de l’Esprit-Saint. 

Dans cette composition en damiers créée par le célèbre maître-verrier angloy, deux colombes sont perchées sur le bord de la fontaine d'Eau Vive (thème trouvé dans les catacombes) en forme de coupe. 

La Trinité est figurée par trois petits cercles mêlés aux carreaux du damier illuminant les murs de Saint-Léon  à Anglet. 

Enfant d’Anglet, le maître verrier et mosaïste Jean Lesquibe est un artiste du Pays Basque qui a marqué les esprits bien au delà la Côte Basque. Jean Lesquibe débuta son apprentissage en 1928 par une année de formation auprès de l’architecte William Marcel au  style Art Déco qui influencera son oeuvre tout au long de sa vie.  Puis le jeune débutant s’orienta vers l’art du vitrail et part à Paris chez Félix Gaudin.

Au contact des plus grands artistes locaux tels peintre Ramiro Arrue, le céramiste Edouard Cazaux et des frères architectes Gomez, il s'inspira de l'esprit néo-basque durant les années 1925-1940.  Jeune et talentueux, il obtint la médaille d’or pour le pavillon des 3 B (Basque, Béarn, Bigorre) à l’exposition de 1937 à Paris. 

Grand acteur de la vie culturelle de sa ville natale, il légua à sa mort en 1995 une grande partie de son œuvre, dont la table au plateau de mosaïque représentant le Zamalzain crée pour l'exposition de 1937  et classée monument historique.
Aujourd’hui, on peut voir ses œuvres dans de très nombreuses églises et bâtiments publiques des Pyrénées Atlantiques, mais également à Issy-les-Moulineaux où il a travaillé avec Léon Zack pour l’Eglise Notre-Dame-des-Pauvres et dans toute la France, chez des particuliers ou à travers le monde.

La musique par Charle Carrère (2001) - 195 cm x 70 cm.jpg
La musique par Charle Carrère - 2001 - (195 cm x 70 cm) ©
La musique par Charle Carrère (2001) - 195 cm x 70 cm.jpg

Figurant également parmi les autres vitraux qui ornent l'église, "la musique" avait été créée en 2001 par le maître verrier Charles Carrère (1927-2021) en hommage à André Bouras grand organiste des années 1970 qui fut titulaire des claviers. 

Ce grand vitrail doré est composé de trois panneaux de haut en bas : le bandeau supérieur figure les armes du seigneur d'Arcangues, ce dernier peut être commanditaire du vitrail qui proviendrait de la chapelle d'Arcangues ? 
Dans le second bandeau, on devine un lutrin porté par un châssis entouré de grappes et feuilles de vignes.

Au bas dans la dernière partie la plus imposante, deux musiciens médiévaux encadrent de chaque côté une partition de chant grégorien sur laquelle est écrite : « Laetare Ierusalem : et conventum facite omnes qui diligitis eam gaudete cum laetitia » Réjouissez-vous avec Jérusalem, exultez à cause d'elle, vous tous qui l'aimez» (4ème dimanche de carême, la joie dans le carême.)

Fervent chrétien, la Bible demeurait le livre du quotidien du maître-verrier Charles Carrère. Alors enfant, il étudia à l’école de la rue de Luc à Bayonne, dirigée par les Frères des Ecoles Chrétiennes, une éducation qui marqua son travail.

« Il garda toujours un lien charnel avec la cathédrale Sainte Marie où il aimait se recueillir seul, dans le silence et la prière ».
A l’École municipale de dessin et de peinture de Bayonne, auprès de son directeur Louis Frédéric Dupuis, Charles Carrère fut formé au fusain, à l’antique et à la sanguine, techniques particulièrement précieuses pour le vitrail. Parallèlement à son activité picturale, une fois son brevet passé, il entra en apprentissage avec l'aide de l'architecte Gomez chez le renommé maître-verrier Jean Lesquibe qu’il ne quittera plus jusqu’en 1976.
Fidèle disciple du grand maître-verrier - pendant trente ans -, il dessina ou restaura les vitraux pour la plupart des églises souletines, et d’autres édifices religieux du Pays Basque et des Landes. A l’initiative des moines de l’abbaye de Belloc à Urt, l’artiste avait ajouté des phrases et des mots en euskara. Par ses créations , il participa au mouvement de réforme liturgique de l’Eglise catholique après le Concile de Vatican II. Les thèmes de ses vitraux insistaient sur la Communion sous forme des Saintes Espèces comprenant le partage du  pain et du vin, produits du blé et de la vigne.
Après trente ans de loyaux services auprès du célèbre maître-verrier Jean Lesquibe, c’est à partir de 1977 que Charles Carrère installa son atelier dans sa maison natale « Belite », rue de Hausquette à Anglet. Avec une pointe de satire, il m’avait dit : « j’avais tellement de projets que j’ai  démarré comme une fusée ».  
Sous la puissance de son fusain, de son crayon, de sa plume, de son pinceau, peintre, ses verres taillés et ses mosaïques explosaient en un feu d’artifice laissant  s’échapper une féerie lumineuse de couleurs.  Maître dans l’art, il essayait « d’apprivoiser la lumière et de la faire vibrer ainsi » à travers ses vitraux que le visiteur pourra découvrir ainsi que d'autres objets liturgiques à l'occasion de cette nuit des églises.

Programme à l'église Saint-Léon le Samedi 22 juin de 20h à 12h :  Un apéro offert par l'abbé Daniel Décha sur le parvis de l’église avec la chorale de la paroisse. Lors de la soirée est prévue une visite sur l’art de vitraux couleurs et fusains et expositions de photos sur les vitraux de l’église Saint-Léon et les ornements liturgiques, les musiques, les textes sacrés et  les complies !

Eglise Saint-Léon - Rue Amédée Dufourg, 64600 Anglet - Quatre Cantons.

Répondre à () :

yves Leon | 15/06/2024 10:00

merci

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