C'est un très intéressant ouvrage que vient de publier aux Editions "Lac et Landes" le président de l'Association littéraire des Amis du lac d'Hossegor, Eric Gildard, dans le cadre des nombreuses initiatives entreprises par cette dynamique institution culturelle et patrimoniale à l'occasion du centenaire de la villégiature de "l'élégance océane" sur la côte sud-landaise.
Il s'agit de "Suzanne Labatut, une artiste-peintre révolutionnaire", à propos de laquelle l'auteur de l'ouvrage écrit :
"Quand Francis Jammes parlant de l'artiste peintre Jean-Roger Sourgen écrit : « Quel est ce primitif aux yeux de sombre résine, rattaché au sol natal par des racines noueuses et des fibres tenues d'une bruyère amis des solitudes... », on pense aussitôt à son penchant féminin Suzanne Labatut qui, comme lui, viendra se fixer à Hossegor pour, avec ses pinceaux orientés par des idées artistiques révolutionnaires, éclairer déjà l'ambiance culturelle qui régnait au bord du lac... Adulée, protégée, admirée pour son parcours depuis l'école des Beaux-Arts, on ne peut s'empêcher de penser, en lisant ses écrits, qu'une partie de sa vie est restée dans l'ombre.
L'objet de cette édition est donc clair : mettre en lumière le talent philosophique et humaniste de cette artiste qui, par ses prises de position « révolutionnaires » concerna²nt la peinture, montre bien, au-delà de ses créations artistiques, une riche personnalité aux accents régionalistes qui ne peuvent laisser indifférent".
De fait, cette fille d'un médecin dacquois, née en 1889 et dont l’enfance sera marquée par des séjours dans la villa familiale sur le port de Capbreton, et par sa famille maternelle, originaire d’Oloron-Sainte-Marie, tout aussi attachée aux traditions rustiques, se rendra à Paris avec sa mère afin de se former au dessin et à la peinture à l’Académie Jullian, auprès du Toulousain Paul Gervais, célèbre alors pour ses décors du Capitole.
En 1907, âgée de 18 ans, Suzanne est admise à l'école des Beaux-Arts de Paris, mais elle se lassera rapidement de la vie parisienne et reviendra en 1924 dans les Landes où elle s'installera à Hossegor et peindra beaucoup de paysages landais ainsi que des portraits d’enfants.
Lauréate d'une première médaille d’esquisses, Suzanne Labatut avait auparavant participé au concours pour le Prix de Rome et obtenu une bourse lui ayant permis de visiter l’Italie avant d'exposer avec succès au Salon des Artistes français.
En 1926, elle exposa au Musée Basque de Bayonne avec Sourgen et Veyrin : ce fut une révélation pour la presse locale. Et l’année suivante, ses toiles seront présentées à la quinzaine régionaliste d’Hossegor dont elle deviendra rapidement une figure notable...
"Suzanne Labatut, une artiste-peintre révolutionnaire" par Eric Gildard aux Editions "Lac et Landes" – 58 pages – 14 € - Renseignements au tél. 05 58 43 42 40