Magellan n'a jamais songé au Tour du Monde, Elkano lui, a fait ce choix courageux ! Hendaye, ce lundi 24 juin à 17h30, résidence Mer et Golf (84 boulevard des Mimosas) - gratuit - réservations au tél. 05.59.51.80.00.
Dans le combat de la 1ère globalisation, seuls deux états sont en mesure de s'affronter le Portugal et "l'Espagne". Les autres pays européens sont alors aux abonnés absents. Le Portugal a réussi à conserver une sacrée longueur d'avance, mais les rois Catholiques ne désespèrent pas . . .
De fait, jamais Magellan n'a voulu faire le Tour du Monde en bateau. Tout au plus cela aurait constitué un exploit. Non Magellan rêvait de fortune et de gloire. Pour cela il fallait trouver une autre route que celle du roi du Portugal qui contournait l'Afrique puis remontait en Inde pour après un très long périple parvenir enfin aux Îles des Épices. Or, Magellan ayant trahi son roi Manuel 1er Le Fortuné, il était devenu un objectif de tous les agents portugais. Le roi de Castille (future Espagne, seulement à partir du XVIIIème siècle) avait des besoins financiers colossaux en étant élu simultanément empereur du Saint-Empire sous le nom de Charles Quint, trouva le projet de Falero et Magellan superbe. C'est ainsi que naquit l'Expédition aux Épices (1519-1522). Homme complexe, ne respectant rien, ni personne, au fil des mois haï par la majorité des membres de son expédition, n'en faisant qu'à sa tête, Magellan "oublie" les consignes écrites de Charles Quint (les célèbres Capitulaciones). Alors tentons une hypothèse : peut-être a-t-il préféré une mort stupide mais courageuse dans un combat inutile et perdu d'avance (à 1 contre 20 ou 60 selon les auteurs) plutôt que de risquer le déshonneur à son retour en Castille, ou un jugement sur ses comportements, s'il parvenait au terme de son projet ? Ou bien s’agit-il simplement d’une forme d’arrogance ?
Magellan mort, les survivants de l'expédition étaient devant un dilemme se rendre aux ennemis portugais ou tenter de parvenir à l'objectif premier aux îles aux Épices et ensuite tenter de retraverser l'immense océan Pacifique sans connaître la moindre route ! ! ! Quand le basque Elkano est élu commandant, il prend la décision la plus téméraire qui soit : faire le tour du monde, donc traverser toutes les lignes ennemies portugaises quinze, vingt, vingt-cinq mille km... jusqu'à la délivrance, l'arrivée à Séville. Mais aussi une cargaison d'Épices, remboursant tous les frais et permettant d'engranger un bénéfice certain avec un seul bateau sur les cinq partis. C'est donc lui, ce Basque de Getaria (Gipuzkoa) qui a décidé et permis le 1er Tour du Monde, une sacrée victoire pour la Connaissance des Européens d'abord...
Conférence suivie de la dédicace du livre : Histoire de la "sorcellerie" en Pays Basque, les bûchers de l'Injustice : Labourd -Zugarramurdi. Ed. Privat 2016 et 2022, 795 p. 29 €), mais aussi d'une dégustation de miels de la grande Vasconia...