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Patrimoine
Musée Bonnat-Helleu : l’ascension napoléonienne par Girodet
Musée Bonnat-Helleu : l’ascension napoléonienne par Girodet

| Anne de Miller-La Cerda 353 mots

Musée Bonnat-Helleu : l’ascension napoléonienne par Girodet

Anne-Louis Girodet-Trioson (1767-1824), Napoléon Ier, musée Bonnat.jpg
Anne-Louis Girodet-Trioson (1767-1824), Napoléon Ier, musée Bonnat ©
Anne-Louis Girodet-Trioson (1767-1824), Napoléon Ier, musée Bonnat.jpg

Afin de commémorer le bicentenaire de la mort de Napoléon Ier, le Musée Bonnat-Helleu a sélectionné quelques une des œuvres majeures de sa collection dont celle de l’étude du portrait de l’empereur par Anne-Louis Girodet (1767-1824).

Cette étude datée de 1807 avait été conçue pour le grand tableau « la Remise des clefs de la ville de Vienne à Napoléon Ier le 13 novembre 1805 ». L’Empereur est entouré de Murat, Bessières, Berthier et les autres maréchaux. Commandée en 1806 par Napoléon Ier pour la galerie de Diane au palais des Tuileries à Paris, l’œuvre sera par la suite intégrée au château de Versailles par le roi Louis-Philippe qui créa le musée d’Histoire de France.

Par contre, le portrait de Napoléon acquis au début du XXème siècle par Léon Bonnat restera au Musée de Bayonne. Au cœur de cette étude, le visage de profil de l'empereur tourné vers la lumière, surmonté d’un chapeau bicorne inachevé, laisse l' empreinte de l'artiste. Ayant ainsi saisit la psychologie de son sujet, il ne restait plus à l’artiste qu’à l’incorporer à sa fresque historique finale.

Située à la charnière des deux grands courants artistiques du début du XIXème - la peinture néoclassique et la peinture romantique -, le style de Girodet  s’inscrit dans la lignée des peintres néoclassiques davidiens dont il est l'un des principaux représentants avec Antoine-Jean GrosFrançois Gérard, et Jean-Auguste-Dominique Ingres. Cependant, l' ancien second prix de Rome en 1788, se démarquera du style davidien par son imagination et ses jeux de lumières préfigurant le romantisme. 

Par la suite, Girodet reçut en 1812, la commande de la représentation de l’Empereur en « grand habillement » du sacre, vêtu du manteau impérial doublé d’hermine, portant le grand collier de la Légion d’honneur, et tenant dressé son sceptre d’une main, sera recopiée par ses élèves en plusieurs exemplaires destinés à chacune des trente-six Cours d’appel de l’Empire à son apogée.  
 

Etude pour un portrait de Napoléon 1er, 1807 - Huile sur toile – 455 x 0,295 – Collection Musée Bonnat-Helleu

Remise des clefs de la ville de Vienne à Napoléon le 13 novembre 1805 - Collection Château  de Versailles

Remise des clefs de Vienne à Napoléon 13 Nov 1805 - GIRODET.jpg
Remise des clefs de Vienne à Napoléon 13 Nov 1805 - GIRODET.jpg ©
Remise des clefs de Vienne à Napoléon 13 Nov 1805 - GIRODET.jpg

Répondre à () :

MARTIN DESMARETZ de MAILLEBOIS | 09/05/2021 12:34

Très intéressant. Je retiens pour ma part que " le style de Girodet s'inscrit dans la lignée des peintres néoclassiques "Davidiens" dont il est l'un des principaux représentants". Je rappelle que le peintre DAVID fut chargé par les Républicains d'illustrer par ses œuvres commandées la propagande maçonnique du coup d'Etat ! C'est d'ailleurs sur cette référence que le célèbre tableau du Sacre lui fut commandé qui démontre le service de la propagande : La mère de Napoléon y figure alors qu'elle n'y fut pas, les tentures gratifiantes masquent le désastre du pillage et de la destruction de NOTRE-DAME de PARIS, rien ne transparaît du désastre que fut en lui-même ce sacre arraché à la pluie, au désordre, à la papauté ! Il s'agissait de vanter l'avènement de l'Empire comme une félicitée... DAVID fut excellent dans ce rôle malhonnête et servile. Ses étudiants et futurs maîtres dans sa lignée n'en sont pas honorés. Je comprends mieux dès lors l'effort à rendre le portrait de l'usurpateur attentif à ses courtisans qui plient l'échine devant lui. Heureusement, il peint les généraux à côté avec l'expression de haine ou de mépris qui caractérise bien les républicains. Cela m'aide à faire remonter ce Girodet dans la hiérarchie d'un minimum d'honneur.

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