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Antiquités de la semaine
Fin XIXème : souvenirs d'une aristocrate et correspondance d'Alexandre Dumas sur la peine de mort
Fin XIXème : souvenirs d'une aristocrate et correspondance d'Alexandre Dumas sur la peine de mort

| Anne de Miller La Cerda 1001 mots

Fin XIXème : souvenirs d'une aristocrate et correspondance d'Alexandre Dumas sur la peine de mort

L'enfant endormi avec son chien par Antonia  BAÑUELOS-THORNDIKE (c.1856-c.1921).jpg
L'enfant endormi avec son chien par Antonia BAÑUELOS-THORNDIKE (c.1856-c.1921).jpg ©
L'enfant endormi avec son chien par Antonia  BAÑUELOS-THORNDIKE (c.1856-c.1921).jpg

Samedi 15 juin 2024 à 14h  : Antonia Banuelos-Thorndike derniers souvenirs intimes & à divers.

Pour son goût raffiné et son élégance naturelle, la comtesse de Paris Micaela Cousiño Quiñones de Leon (1938-2022), seconde épouse d'Henri de France, avait hérité de la fibre artistique de sa grand-mère, Antonia Quiñones de Leon 1856-c .1921). Tout comme ses frères, l’aîné, le sculpteur Juan Luis Cousiño, avait défrayé la chronique artistique à Biarritz dans les années cinquante suite à la création d'une statue aux inspirations cubistes de l'impératrice Eugénie, originellement destinée à être exposée à la Chapelle Impériale, mais qui fut placée à Saint-Jean-de-Luz.  
Fille du comte Miguel de los Santos Bañuelos, diplomate espagnol, et d'une américaine, Adelina Thorndike, l'artiste-peintre Antonia Bañuelos-Thorndike était née à Rome. En 1891, elle épousa Fernando Quiñones de Léon y Francisco-Martin (1858-1937), marquis d’Alcedo, fils du marquis de San Carlos, lui aussi diplomate, homme politique, écrivain. De cette union naquirent deux filles, dont la mère de la comtesse de Paris, Antonia, et sa sœur Isabel, qui sont souvent représentées sur ces dernières œuvres.
Cinq ans seulement après son mariage, celle-ci décida de s'établir dans la villégiature de Biarritz où elle resta près de 25 ans.  Décédée en Angleterre, ses obsèques seront célébrées à Biarritz en présence de sa grande amie, la Reine Nathalie de Serbie (1859-1941). Elle repose désormais dans le caveau familial du cimetière de Biarritz.
Sur le plan artistique, ce fut l'une des artistes espagnoles les plus brillantes. Elle exposa très régulièrement en Europe dès la fin des années 1870 et obtint une médaille de bronze en 1889 à l’Exposition Universelle de Paris.
L'ensemble de ses œuvres a été conservé jusqu’à maintenant dans la descendance d’Antonia Bañuelos.  
Le tableau "l'enfant endormi avec son chien", une huile délicate, dévoile avec fraîcheur et raffinement l'intimité de cette famille de la haute aristocratie espagnole symbolisée par l'épée. Lot 71 (84 cm x 128 cm)

Un pays mûr pour l'abolition de la peine de mort .jpg
Un pays mûr pour l'abolition de la peine de mort .jpg ©
Un pays mûr pour l'abolition de la peine de mort .jpg

La vente aux enchères se poursuit le lundi 17 juin à 14h  sur les thèmes de l'ARCHEOlOLGIE, JEUX, ARMES, LIVRES, ASIE. Aussi, parmi les nombreux lots intéressants, figure la correspondance sur l'abolition de la peine de mort d'Alexandre DUMAS père (1802-1870) qui attire l'attention. Ce lot 594 comprend deux manuscrits originaux. 

Extrait du catalogue de la vente aux enchères  : 
"Dans le premier Manuscrit présenté, le fils du générale Dumas, l'écrivain Alexandre Dumas commenta l'Affaire Lafarge-Capelle qu'il adressait à l'avocat Adolphe Victor Paillard (1) de Villeneuve.

"Cher confrère,
Nous en avons fini dieu merci avec le Droit Romain et nous allons passer à quelque chose de plus curieux et de plus pittoresque.
Nous allons passer au procés de Madame Lafarge à propos de laquelle vous m'adresser l'apostrophe suivante...". Il s'agit ensuite assez largement d'expliquer et de démontrer les circonstances atténuantes dans cette affaire.

Marie Fortunée Capelle, connue sous son nom d'épouse Marie Lafarge, née à Paris le 15 janvier 1816 et morte à Ussat dans le département de l'Ariège le 7 septembre 1852, était soupçonnée, puis reconnue coupable par la justice de l'époque, d'avoir empoisonné son époux, Charles Pouch-Lafarge, dit Charles Lafarge, donnant ainsi naissance à l'affaire Lafarge dont le procès fit l'objet de nombreux commentaires et qui sera à l'origine de nombreux ouvrages décrivant ou analysant l'affaire, ainsi qu'à des films au cinéma et à la télévision.
Elle fut condamnée en 1840 aux travaux forcés à perpétuité par la Cour d'Assises de Tulle et à l'exposition sur la place publique de cette ville. Certaines sources, évoquées dès l'époque du procès, font d'elle la supposée arrière-petite-fille de Philippe Egalité et de Félicité de Genlis. Ses liens de famille avec Louis-Philippe, le souverain de l'époque, ne sont pas sans raison dans l'ampleur que prit cette affaire.
Marie Lafarge avait bénéficié d'une grâce présidentielle de la part du Prince-Président Louis-Napoléon Bonaparte, peu de temps avant sa mort survenue en 1852. Sa tombe est située dans le cimetière d'Ornolac-Ussat-les-Bains.
Débutant avec des accents de plaidoierie, cette lettre rédigée comme un roman avec de nombreux aspects autobiographiques, est une tentative de réhabilitation d'une amie, Marie Capelle Lafargue. "Ma chère Marie, Voltaire était convaincu de l'innocence de Calas et je ne le suis pas de la tienne. Mais à défaut de la réhabilitation - Il y a la grâce. Je vais tacher de te faire faire grâce."

Alexandre Dumas écrit en fin : "Avec la Révolution de février - tous mes amis arrivant au pouvoir - je repris mes sollicitations. Et le ministre de la Justice Crémieux, me signa cette Grâce que je sollicitais depuis un an (...) En effet, Marie Capelle sortit de prison, me remercia, et mourut."

Près de trois ans après cette lettre, Alexandre Dumas publia en 1866 un feuilleton dans le quotidien Les Nouvelles, sous le titre Marie Cappelle, souvenirs intimes. Une première publication en volume fut éditée en 2005 sous le titre Madame Lafarge. Adressée à "Mon bon ami Paillard de Villeneuve".

(1) Adolphe Victor Paillard de Villeneuve (1804-1874) est un avocat influent du XIXème siècle. Inscrit au Barreau de Paris en 1825, il devint un des avocats de la liste civile sous Louis-Philippe, puis rédacteur en chef de la Gazette des Tribunaux en 1836. Il fut l’avocat des hommes de lettres : il défendit Alphonse Karr lors du procès intenté au journal Paris en 1853. Victor Hugo lui-même eut recours à ses services et rédigea un remarquable plaidoyer au sujet d'Hernani. En 1858, il s’occupa de l’affaire des Goncourt contre Hachette et Vapereau. Il contribua largement à donner son importance à la presse judiciaire."

En France l'exécution du lieutenant-colonel Bastien-Thiry, responsable de l'attentat du Petit-Clamart contre le général de Gaulle, fera de lui le dernier condamné à mort à être fusillé en mars 1963. Il s'agit de la dernière exécution politique. Aux USA, la peine de mort est appliquée dans plusieurs états. 

EXPOSITIONS PUBLIQUES des deux ventes du Jeudi 13 juin de 10h à 18h - Vendredi 14 de 10h à 18h - Samedi 15 juin de 9h30 à 11h à Côte Basque Enchères - 8, rue Dominique Larrea à Saint-Jean-de-Luz.

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